On connait la splendide et légendaire cité jordanienne de Pétra, ville troglodyte mi-construite mi-sculptée à-même les falaises de grès laissant apparaitre des façades taillées et travaillées dans un cirque rocheux parsemé et structuré par les wadis et sîq. Des tombeaux royaux monumentaux creusés dans la paroi rocheuse se dressent dominant le paysage alentours. Le plus grand, « le tombeau palais », impressionne particulièrement par l’harmonie et la beauté de sa façade ornée de colonnes, pilastres, corniches et frontons mais également par ses dimensions exceptionnelles : 49 mètres de large et 46 mètres de long. Ouvrage magistral.
Ailleurs s’élève la nécropole de Myra, à 3 km de la ville actuelle de Demre au sud-ouest de l’Anatolie en Turquie. Principal vestige de cette ville antique ensevelie. Des tombeaux et temples façonnés dans la roche, étagés à flanc de colline. Frontons, corniches et autres sculptures parent les portes et façades de ces tombes lyciennes personnalisées par des bas-relief à l’effigie du défunt, de ses parents ou représentant des scènes de vie. V siècle avant J-C , l’individualisation de l’être fixée dans la pierre.
C’est une tout autre configuration que nous découvrons dans la partie nord des hauts plateaux du Pérou à 8km de la ville de Camajarca. Environ 300 niches funéraires telles des cryptes percées dans la roche d’origine volcanique à 650m d’altitude. L’entrée de ces enfeus donne l’illusion de fenêtres habillant le devant de la roche d’où l’appellation de cette nécropole pré-inca « Las ventanillas de otuzco ». Cette construction, à l’aspect sommaire, est très élaborée, on y trouve des niches individuelles mais également un système de galeries composées de niches reliées entre elles. La présence de gouttières empêchant l’accumulation de l’eau de pluie a permis de ne pas affecter les constructions. La réalisation de cette nécropole est attribuée à la culture Camajarca (200 à 800 après JC). Cette civilisation pratiquait de nombreux rituels en l’honneur des disparus.