C’est à Paris, en France, que nous allons redécouvrir trois édifices majestueux, symboliques, unis par leur rôle commémoratif et tous érigés en pierre calcaire. Cette pierre, qui donne à la ville son apparence distincte et élégante, cette ville, au charme intemporel grâce à son magnifique et incomparable patrimoine architecturale et historique. Paris incarne la quintessence de l’architecture du souvenir, où l’histoire est gravée dans les monuments qui, ensemble, forment une mosaïque riche de la mémoire collective.
C’est dans le pittoresque quartier latin, non loin de l’université de la Sorbonne, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève que se dresse le colossal Panthéon. De style néo-classique, inspiré des temples grecs et romains, le Panthéon se distingue par sa façade ornée d’un portique de colonnes corinthiennes et une coupole imposante, offrant une architecture à la fois sobre et grandiose. Sa construction, principalement en pierre calcaire de Paris ou de sa région, souvent appelée « pierre de taille », a débuté en 1758 et s’est achevée en 1790. Initialement conçu comme une église dédiée à Sainte-Geneviève, l’édifice a été transformé en mausolée en 1791, après la Révolution française. Dans ce sanctuaire reposent de grandes personnalités françaises telles que Voltaire, Rousseau, Emile Zola, Marie Curie, Simone Veil, Joséphine Baker… Le Panthéon incarne l’hommage de la nation aux grands esprits et aux grands Hommes.
Toujours sur la rive gauche, dans la continuité du pont Alexandre-III, se dresse un complexe typique du style classique français : lignes épurées, ornementation modérée, symétrie parfaite ; il s’agit des Invalides, officiellement connus sous le nom d’ Hôtel national des Invalides. Ce prestigieux monument est principalement bâti avec des matériaux locaux, en particulier avec des pierres calcaires extraites des carrières franciliennes, notamment celles de Saint-Leu et de Bagneux. Commandée par Louis XIV pour accueillir les soldats invalides et vieillissants de l’armée française, la construction de cet établissement, servant à la fois d’hôpital et de maison de retraite, débuta en 1671 et reçut ses premiers pensionnaires en 1674. En 1676, les travaux de réalisation d’une église adjacente commencent et s’achèvent en 1706 avec l’emblématique coupole dorée de l’Eglise du Dôme, destinée à accueillir les cérémonies royales et à servir de lieu de sépulture. Au fil des siècles, les Invalides ont évolué pour devenir un site de mémoire nationale, rendant hommage aux héros de guerre en abritant leurs tombes : les maréchaux Foch, Vauban, Lyautey…, ainsi que la plus célèbre, celle de Napoléon Bonaparte, dont le tombeau monumental est aménagé sous la coupole dorée. Ces tombes et monuments funéraires font des Invalides un lieu de mémoire important, dédié principalement aux grandes figures militaires françaises.
Au sommet de la célèbre avenue des Champs-Elysées trône l’Arc de Triomphe, 50 mètres de haut, 45 mètres de large et 22 mètres de profondeur. On retrouve le style néo-classique, inspiré de l’architecture romaine ; lignes simples et monumentales, sculptures détaillées en haut et bas- reliefs, gravures. Un somptueux arc tétrapyle où se côtoient les pierres de Conflans, de l’Isle-Adam ou de Liais ainsi que des marbres. Trente années auront été nécessaires pour édifier ce monument (1806-1836) dont la construction a été ordonnée par Napoléon Ier pour célébrer les victoires des armées. Bien que sa fonction première fût commémorative, elle devient également funéraire en 1920, lorsque y est inhumé le corps d’un soldat français inconnu mort lors de la Première Guerre mondiale. Cette Tombe du Soldat Inconnu symbolise tous les soldats décédés au combat sans sépultures identifiables. L’Arc de Triomphe est un symbole historique fort, un monument mémoriel, espace de souvenir et lieu de témoignage.